La première journée est en fait surtout une journée de transport. Nous attrapons le bus en fin de matinée. Le trajet est assez long (dans les 6 heures) car la route n’est pas très bonne. Le paysage est cependant impressionant, quasi lunaire, entre les sommets à plus de 5000 mètres. D’ailleurs nous passerons par un col à plus de 5000 mètres ! Nous arrivons à Cabanaconde en fin d’après-midi. Nous rejoignons notre hôtel, le gérant est sympa, un peu barré dans le genre, pour un péruvien (il y a donc des hippies péruviens). Repas pour trois fois rien dans un resto familial que nous a conseillé le gérant de l’hôtel, comme souvent c’est bon mais pratiquement impossible à finir !

Le lendemain, direction le petit-déjeuner royal servi dans le restaurant tenu par le gérant de l’hôtel. L’influence française du lieu est bien visible, avec notamment RFI en fond sonore. Entre Jane Berkin et Benabar, nous entendrons tout de même les infos en espagnol, traitant de l’attentat contre Charlie Hebdo... Tous les correspondants sud-américains sont également sous le choc. Bref, nous quittons Cabanaconde en direction de l’Oasis, dans le fond du Canyon, où nous devons dormir le soir. Ça représente quand même une vingtaine de kilomètres environ, selon le chemin empreinté (important pour la suite). On a de la chance, il fait beau !

 Une fois rejoint le début du sentier, la première partie consiste à descendre doucement les 1200 mètres du canyon pour rejoindre la rivière, et la traverser. Quelle vue ! Le Canyon de Colca est le plus profond du monde, et en effet c’est vertigineux !

Arrivés au pont, après 4 heures de descente, il nous faut nous acquitter du billet d’entrée du parc national. Le billet européen est à 70 soles (20 euros) alors que le billet sud-américain est à 40 soles. Du coup nous négocions, nous sommes étudiants blablabla, au final nous serons sud-américains pour le reste du trek ! (En même temps on pourrait très bien être guyannais).

Nous déjeunons peu après le pont, dans le premier village. Nous reprenons ensuite en direction du second village dans lequel nous sommes sensés passer. Sauf qu’on y passera jamais ! (Ne parlons pas du 3ème). Le chemin n’est absolument pas (ou très peu) balisé, et il n’y a pas personne à qui demander. Du coup nous progressons vers l’Oasis mais en restant trop proches de la rivière. Nous nous retrouvons coincés à seulement une centaine de mètres de l’Oasis ! Impossible de poursuivre... Maxime, Patrice et Corentin tentent de contourner l’obstacle (la falaise) en escaladant, alors que Julie et Florian décident de rebrousser chemin pour rattraper un chemin qui partait plus en haut. Ils seront les premiers à rejoindre l’Oasis, après deux bonnes heures de perdues. Les autres n’ayant pas réussis à contourner en escaladant, prendrons finalement le même chemin et arriverons 20 minutes plus tard.

(Sur la photo ci-dessous, on voit bien le chemin que nous aurions dû prendre et qui part du haut de la montagne, hors nous sommes arrivés par en bas le long de la rivière..)

Fini les péripéties, tout le monde est à l’hôtel et profite de la piscine ! Pas si froide malgré l’altitude. Bon tout le budget de l’hôtel est passé dans la piscine mais en même temps c’est plutôt agréable après une longue marche.

Le lendemain, nous décidons de partir vers 8h00 et de manger en route nos quelques barres de céréales. Cette fois-ci, pas beaucoup de kilomètres, mais un chemin assez direct pour rejoindre Cabanaconde. Du coup le dénivelé est important, et après les efforts de la veille, ajoutés à l’altitude, les jambes piquent assez vite ! Après de nombreuses pauses et 3 heures d’ascension, nous atteignons le sommet, enfin. Nous avons alors la chance d’apercevoir un condor ! C’est immense !

Nous passons ensuite le contrôle des billets, pas de soucis (ouf). Par contre le contrôleur nous indique que le dernier bus avant celui de 22h part à 11h30 (il est 11h). Plusieurs personnes nous avaient parlé d’un bus à 14h alors nous ne sommes pas vraiment convaincus, mais dans le doute nous nous dépêchons de rejoindre la ville. Et nous avons bien fait car nous arrivons vers 11h20 et effectivement le bus est presque prêt à partir ! Du coup achat de quelques gâteaux en vitesse, puis c’est parti pour 6 heures de trajet dans un bus bondé.

En arrivant à Arequipa, nous nous occupons tout de suite de réserver un bus pour Puno pour le lendemain. Nous aurons une nouvelle fois le droit à 6 heures de bus !